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    CARNET DE ROUTE
N° 6/58
 
     
     
" SIBERIE-INDE : dans la peau des Evadés du Goulag "
     
   
 
 
 
10 JUIN 2006 / MAGADAN, RUSSIE.
 
 
LA GRANDE AVENTURE : OBEJCTIFS ET PERSPECTIVES;

 

Les explorateurs français Cyril Delafosse-Guiramand, 28 ans, et Guillaume Tourlourat, 25 ans, vont retracer la route des évadés du Goulag. Sur 8000 km, de Magadan (Extrême-orient russe) à Calcutta (Inde), à pied, à cheval, ils vont revivre le calvaire de
s évadés du Goulag.
Ce fut l’une des monstruosités majeures du XXe siècle. Des années 20 aux années 60, entre 8 et 20 millions de personnes ont été envoyées au Goulag par les gouvernements de l’Union des républiques socialistes soviétiques. Parmi eux, seuls quelques millier
s ont tenté l’évasion. 900 ont survécu au voyage. Au programme : de la sueur, des larmes et du sang sur 8000 kilomètres.
À Magadan, capitale de la région de la Kolyma, épicentre des camps du Goulag et point de départ de l’expédition, il fait, en ce début juin, - 5 ° Celsius au début du jour. « C’est pourquoi l’Union soviétique a envoyé beaucoup de condamnés dans cette régi
on, précise Cyril Delafosse-Guiramand, ancien chef d’entreprise et responsable de l’expédition. Sous ces climats, les camps n’avaient pas besoin de beaucoup de gardiens pour confiner les prisonniers. Des températures pouvant descendre en-dessous de – 50
°, une nature hostile, un éloignement considérable (le premier pays d’accueil, l’Inde, est à près de 8000 kilomètres, une population environnante hostile faisaient largement l’affaire ».
Près de 50 ans après la fin officielle du Goulag, les deux explorateurs ont décidé de commencer leur périple à Moscou, la ville au centre du système. Ensuite, via le train, le moyen classique de transport pour les pauvres hères condamnés au Goulag, ils v
ont atteindre Magadan, sur la côte extrême-orientale de la Russie actuelle. Ce port, créé en 1933 pour les besoins des camps, accueille aujourd’hui près de 130 000 habitants. La ville est en déclin. Ce sera le point de départ d’une folle aventure qui dur
era du mois de juin 2006 à janvier 2007. « Notre idée est de marcher sur les pas du millier de prisonniers qui ont tenté de s’échapper, explique Cyril Delafosse-Guiramand. Pour eux, le seul espoir était de rejoindre l’Inde, l’Iran, l’Afghanistan. Nous ma
rcherons, pour notre part, jusqu’à Calcutta ».
Sur 8000 kilomètres, les deux jeunes gens auront tout loisir de méditer sur le destin tragique de ces millions de prisonniers du Goulag. « C’est un hommage que nous souhaitons leur rendre, explique Cyril Delafosse-Guiramand. Nous réfléchirons aussi à deu
x interrogations majeures du XXe siècle. Comment les citoyens soviétiques ont pu tolérer une chose pareille ? Comment les prisonniers ont réussi à survivre à cette horreur ? ».
Pour l’Américaine Anne Appelbaum, l’une des grandes spécialistes de la question et auteure de « Goulag, une histoire, Grasset édition, 2005, 25 €), l’histoire du Goulag (Glavnoe Oupravlenie Laguereï soit direction générale des camps) a débuté sous la Rus
sie tsariste dès le XVIIe siècle. Il a pris sa forme moderne à partir de 1918, dès la fin de la révolution russe. « À compter de 1929, explique Anne Applebaum, les camps prirent un autre sens. Staline décida de recourir au travail forcé afin d’accélérer
l’industrialisation de l’Union soviétique et d’extraire les ressources naturelles du Grand nord ».
L’apogée du système se situe dans les années 50. « À cette époque, constate Anne Applebaum, les camps avaient fini par jouer un rôle central dans l’économie soviétique. Ils produisaient un tiers de l’or du pays, une bonne partie du charbon et de son bois
d’œuvre, et une grosse quantité de tout le reste ou presque » Après 1953, les camps ont peu à peu disparus sans complètement disparaître. Ils ont évolué. Tout au long des années 70 et au début des années 80, on les transforma en prisons pour militants d
es droits de l’homme, nationalistes antisoviétiques et autres droits communs. Ce n’est qu’en 1987 que Michael Gorbatchev, lui-même petit-fils de détenus du Goulag, entreprit de dissoudre entièrement les camps politiques de l’Union soviétique.
« En six mois, nous souhaitons traverser les marais sibériens, les montagnes, le désert de Gobi, précise Cyril Delafosse-Guiramand. Nous nous déplacerons, comme les évadés, à pied ou à cheval. Notre but sera d’avancer. Toujours avancer. Bien sûr, nous ne
serons pas poursuivis par des chiens et des policiers armés. Nous souhaitons obtenir de l’aide des populations quand nous en rencontrerons. Les évadés du Goulag s’en méfiaient de peur d’être dénoncés. Mais notre voyage sera comparable à ceux des évadés»
.
Avec une tente par personne et un duvet, le tout dans un sac ne dépassant pas les 6 kg de matériels, les deux jeunes gens risquent gros. Certaines régions, à l’état sauvage, sont sous-peuplées. En cas de problème, en plein-centre de la Sibérie, le couple
d’explorateur ne pourra compter que sur lui-mêmes. « La partie sibérienne sera la plus compliquée, explique Cyril Delafosse. Pour nous comme pour les évadés du Goulag. Ensuite, nous espérons pouvoir utiliser des chevaux en Mongolie. Mais il faut bien pr
éciser que nous ne savons pas quelles seront toutes les conditions de notre voyage. Nous sommes en fuite. Comme les évadés du goulag, nous devrons improviser, pêcher, chasser et trouver chaque soir un sous-bois, une clairière assez sèche ou le tronc d’un
arbre pour dormir ».


 

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L'expédition Paris-Kaboul. Dernières infos sur l'Afghanistan avec Le Point
     
   
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